La neuvième lune : Je Suis Responsable

je suis responsable
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C’est le 7 mars 2023 que commence notre neuvième lune: je suis responsable.

Grâce aux limites développées en septième lune et à l’éveil de la conscience de la huitième, nous voilà enfin prêt(e)s à devenir responsable.
Je sais maintenant que j’ai des limites, et que l’autre en a aussi. J’ai pu prendre conscience de ce que cela me fait quand je ne respecte pas mes limites ou que quelqu’un d’autre les transgresse. Je peux donc comprendre l’empathie, c’est à dire la capacité que nous avons de nous mettre à la place de l’autre et d’éprouver ce que l’autre pourrait ressentir.
Sur ces bases solides, je suis mieux à même d’être « capable de répondre »: response-able.

En dehors de toute notion de faute, la responsabilité nous amène à l’expérience puis à la maturité. Elle nous permettra d’anticiper des conséquences possibles et de prendre des risques (ou des chances) plus calculées. Elle nous montrera la cause de l’effet et nous apprendra comment gérer des conséquences; pour peu que nos parents nous aient accompagné dans cette démarche, nous n’aurons pas peur de faire face à nos erreurs, nos manques, nos failles.
Par exemple, si je me suis chicanée avec une amie, c’est le moment de comprendre comment mieux communiquer, comment réparer une relation, comment gérer un conflit.
Si j’ai pris quelque chose qui ne m’appartenait pas, c’est le moment d’apprendre à demander les choses plutôt que de les prendre; et le moment d’apprendre à rendre ce que j’ai pris ou apprendre à attendre et planifier pour obtenir ce que je veux.
Si j’ai cassé quelque chose, c’est le moment d’apprivoiser ma prise de responsabilité (c’est bien moi qui ait cassé la chose) et d’offrir la réparation,le remplacement ou l’échange de cette chose.
Si mes parents ont pu me guider sans jugement dans cette épopée, alors je peux, en tant qu’adulte prendre mes responsabilités sans avoir peur du blâme ou du jugement; sans auto-violence ni culpabilité. Car prendre responsabilité est la plus sûre recette pour ne plus se sentir coupable. Je peux prendre en mains les conséquences de mes actes, je peux les reconnaître, avouer mes erreurs et demander pardon ce qui augmente mon niveau de conscience. Je peux répondre adéquatement et trouver des solutions. Ainsi je peux vivre sereinement, prendre des risques et être plus intime et plus vrai(e).

Dans la vision autochtone, un cercle de justice n’est possible que quand une personne avoue ce qu’elle a fait et travaille avec sa communauté à réparer cet acte. Ainsi, le cercle de justice ne s’étend pas sur les raisons entourant le crime et ne cherche aucune justification aux gestes posés. Il n’y a pas de circonstances atténuantes non plus. Il y a un acte, une personne personne responsable et une ou plusieurs personnes lésées.
Tout ce monde-là se réunit ensemble et doit trouver ce qui est approprié comme réparation. Dans les cas les plus grave, l’exil s’appliquait. La personne fautive était isolée pendant un certain temps et n’avait que la visite occasionnelle d’un.e aîné.e du village. La solitude forcée, l’isolement, le manque de distraction, favorisait l’introspection et la prise de conscience de notre responsabilité. Il nous fallait bien reconnaître que sans notre communauté la vie était vide de sens. Alors pouvait renaître le désir de la réintégrer et de faire ce qu’il fallait pour réparer nos crimes, nos écarts, et les blessures que nous avions infligées.
Et c’est bien cette partie là que nous voyons le moins dans nos cours de justice moderne: pas d’aveux, pas d’empathie et aucune réparation faite aux victimes…seulement une punition si l’accusé est reconnu coupable par d’autres.

Comment prendre ses responsabilités sans culpabilité?
Il faut apprendre à réparer.
Comment reconnaître nos failles en tant qu’humain plutôt que de les cacher ?
Il nous faut reconnaître notre humanité et arrêter de vouloir tant préserver notre image de nous-mêmes. L’humilité devient essentielle.
Comment faire amende honorable et réparer les conséquences de nos actes ?
Il nous faudra écouter l’autre et voir ensemble ce qui serait réparateur : remplacement, excuses publiques, rituel de réparation, compensation etc.
Comment apprendre des conséquences pour éviter les répétitions inutiles ?
L’introspection que nous développons à l’Ouest, où se situe la 9ième lune, est de mise. Une bonne introspection se situe à mi-chemin entre la bienveillance (sans complaisance) et la rigueur, pour éviter les justifications sans prise de responsabilité (la fameuse « stacose »: c’t à cause de ci, c’t à cause de ça…).

Tout cela demande courage, humilité et humanité.
Apprenez à « répondre » aux évènements de la vie. Vous aurez moins peur d’agir. Laissez votre conscience, votre Soi supérieur vous guider. Ne vous mettez pas l’abri de vos responsabilités par peur de votre propre jugement sur vous-même ou de celui d’autrui. Même si vous croyez qu’un acte ou une parole ne peut être totalement réparé, vous avez le devoir de, au moins, l’entreprendre…

C’est l’intégrité morale et une certaine noblesse de coeur et d’âme que vous trouverez sur ce chemin.
Et une paix intérieure.

Crédit Photo: Carole Poirier

Pleine lune de février 2023

Bonsoir à toutes et à tous…nous voici dans l’énergie de la pleine lune de février, celle qui, dans la Kabbale qu’enseigne Georges Lahy, s’appelle Le Nouvel An des arbres. La lumière est plus présente et la sève tranquillement remonte…oui vraiment, la saison tourne, même s’il nous reste encore plusieurs semaines d’hiver. L’espoir renaît. L’obscurité diminue. C’est un moment propice pour nous concentrer sur ce que nous voulons voir grandir en nous, fleurir et porter fruit.

Cette année, la pleine lune qui coïncide avec ceux et celles qui suivent mes cycles de lune est: J’ai Une Conscience.Vous pouvez lire cette lune: ici

Bonne lecture!

La huitième lune: j’ai une conscience

J'ai une conscience

Le 5 février 2023
Cette Lune s’appelle : j’ai une conscience.
Après avoir exploré et définit nos limites personnelles, nous sommes capable de développer notre conscience. Nous avons d’abord découvert notre conscience corporelle pendant toute ces années. Comprendre la faim, la soif,la fatigue, l’inconfort, le plaisir, le goût. Nos limites physiques: où est-ce que mon corps s’arrête? Jusqu’où puis-je courir?
Et si mes limites ont été relativement respectée (voir la septième lune), je peux commencer à accéder à ma conscience.

Être conscient veut dire être réveillé. Cela implique donc de n’être point endormi(e). C’est de voir la réalité comme elle se présente et non pas comme nous voudrions qu’elle soit. C’est d’être éveillé(e) à mes besoins, à mes désirs et de reconnaître la différence entre les deux. C’est de trouver les moyens de répondre à mes besoins et parfois aussi de faire de mes désirs des projets réalisables. C’est comprendre et accepter que les autres ont une existence qui leur est propre, qu’ils existent en dehors de mes besoins et de mes désirs. Ils ne vivent pas que pour me faire plaisir ou combler mes besoins.
Et moi non plus, je ne suis pas venue au monde juste pour faire plaisir aux autres. J’ai mon propre chemin de vie à explorer.

Être réveillé c’est ne plus s’empêtrer dans les illusions dont nous sommes constamment bombardés. La crise économique,la crise environnementale,la retraite, la peur de la maladie, notre poids-santé, l’exercice physique, l’argent (surtout le manque!) etc… Tout ce que Don Miguel Ruiz (voir son livre : Les quatre accords Toltèques) appelle le Mitote: le rêve malsain de la planète qui nous entraîne dans un tourbillon de peurs qui nous éloigne de notre Soi lumineux et spirituel.
Quand nous sommes pris dans ce tourbillon il est difficile de se réveiller au fait que tout cela n’est qu’une distraction qui nous emmure dans ce que nous croyons être réel et qui ne l’est pas vraiment.
La culpabilité et le désir incessant de réécrire l’histoire (vous savez, quand nous passons du temps à refaire les événements dans notre tête en nous disant comment nous aurions dû faire…)

Il faut donc s’éveiller et ne plus se laisser entraîner…(je sais c’est difficile, et puis c’est dur, et puis c’est vraiment pas facile etc .)

Parfois nous ne nous réveillons que pour mieux nous rendormir.

Nous essayons encore et ce monde réel nous paraît étranger.
Nous pratiquons notre éveil.
Et puis un jour cela devient difficile de nous rendormir. Le moule ne fonctionne plus pour nous. Impossible de retourner dans la matrice.

Avoir une conscience c’est comprendre qu’il y a des actes qui sont bien et d’autres qui sont mauvais. Et en réalité ce n’est pas toujours aisé de faire la différence.
Qu’est ce qui est Mal ?
Qu’est ce que l’on m’a inculqué concernant ce qui est mal?
Est-ce que l’on appelle le mal est toujours mal?

Qu’est-ce qui est Bien?
Une bonne intention qui tourne mal, est-ce encore bien?

La Kabbale nous offre un regard intéressant. Ce n’est pas l’acte en lui-même qu’il faut regarder mais bien ce qu’il engendre.
Ainsi il y aurait de bons engendrements, et de mauvais engendrements.

La personne elle-même n’est pas jugée. Mais chacun d’entre nous qui veut développer sa conscience doit regarder ses engendrements.
Avoir une conscience c’est prendre responsabilité, admettre et corriger nos erreurs et réparer nos pots cassés, partout où cela est possible.

Il nous faut trouver les chemins qui engendre plus de vie, plus d’énergie, plus d’Avenir. La recherche est celle du Juste (juste assez, par exemple) et du Beau (la voix de la Beauté est une voie sûre vers l’Esprit).

Je crois profondément que le développement de la conscience finit par rendre difficile, voire impossible, pour nous, de faire du mal ou de faire mal. Cela ne nous protège pas des erreurs, qui font vraiment partie de la vie et de l’apprentissage. Mais la conscience nous permet de ne pas persévérer dans nos erreurs, de ne pas agrandir nos failles et de nous détendre dans le fait d’être humain.e. Une conscience juste nous tient loin des pièges du perfectionnisme et de la tentation d’omnipotence.

Avoir une conscience, c’est avoir de l’empathie pour moi-même et ne plus tolérer les choses et les gens qui me font souffrir.
Avoir une conscience, c’est avoir de l’empathie pour l’autre et faire de mon mieux pour ne pas blesser l’autre délibérément.
Avoir une conscience, c’est avoir de l’empathie pour le monde qui m’entoure et faire de mon mieux pour l’enrichir, le protéger et le garder en état pour les générations futures.
Avoir une conscience c’est comprendre que tout ce qui m’entoure est un miroir. Que tous ceux et celles qui m’entourent sont aussi un miroir. Et que je fais de même pour elles et eux.
Être conscient c’est pouvoir faire tout cela naturellement.

Voici le regard de Khalil Gibran sur ce sujet:

Du bien en vous je peux vous parler mais non du mal.
Car qu’est-ce que le mal, sinon le bien torturé par sa faim et sa soif?
En vérité, le bien ira jusqu’à fouiller le fond ténébreux des cavernes s’il faut calmer sa faim;
Et s’il faut étancher sa soif, il ira jusqu’à boire dans l’eau qui croupit au fond d’une mare.

Vous êtes bon lorsque vous ne faites qu’un avec vous-même,
Sinon, vous n’êtes pas mauvais pour autant.

(…)

Le reste de ce texte est vraiment très beau, je vous le suggère fortement.

Avoir une conscience est ce que vous pouvez faire pour devenir,être et demeurer conscient(e). Bon travail!

La septième lune : j’ai des limites

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Rappel: ce texte est protégé par des droits d’auteur. Je vous remercie de bien spécifier la référence si vous le republiez ailleurs, en tout ou en partie.

Le vendredi 6 janvier 2023, avec l’épiphanie, nous entrons dans notre septième lune: j’ai des limites !

En ces temps troubles, il devient particulièrement important de ressentir nos limites, de les affirmer, de les défendre. Mettre de bonnes limites est la marque de l’adulte mature, capable, réfléchi.

Au fur et à mesure que l’enfant prend conscience de son corps, des ses habiletés motrices, sociales ou intellectuelles, il-elle découvre aussi ses limites. Elles déterminent son espace vital personnel, ses capacités réelles, ses besoins et révèlent ses vulnérabilités, ses sensibilités et ses failles. Telle enfant cours plus vite, telle autre dessine moins bien que lui.
C’est l’âge de la raison et de la comparaison et donc le moment où commence la pression sociale: performance, conformité, compétitivité, collaboration etc.
L’enfant se compare et est comparé. Comparé à ses frères et soeurs ou ses camarades de classe, il lui faut maintenant apprendre ce qui lui plaît,ce qui est bon pour lui ou elle et jusqu’où on peut aller sans s’attirer les foudres des conventions, des attentes, de la pression du groupe.
L’apprentissage des limites est essentielle au bon développement d’une personne et si certaines limites sont culturelles, cultuelles ou sociales, certaines sont tout à fait personnelles. Les limites de notre corps, de notre intimité, le besoin d’un espace personnel et réservé en font partie. L’enfant partage des moments secrets (et sacré) avec des ami(e)s par exemple, loin du regard des parents ou des adultes; ou bien seule avec elle-même dans un jeu imaginaire qu’elle ne partagera peut-être pas. Le monde intérieur se développe et avec lui, la nécessité d’en garder une partie pour soi. C’est le jardin secret, que parfois les parents ont du mal à respecter. Certains tolèrent mal cet espace où ils ne peuvent pénétrer…ils ont à apprendre à laisser, tranquillement, ‘leurs’ enfants grandir en dehors d’eux.

L’enfant de cet âge a besoin que l’on respecte ses limites, que ces frontières établies ne soient pas franchies.
Cela lui permettra ainsi de mieux se connaître et surtout de mieux se défendre et ainsi se sentir en sécurité.
Malheureusement, il est rare que l’enfant soit respecté(e) dans ses limites.
Les adultes trouvent dérangeant qu’un enfant refuse de faire une tâche, n’obéisse pas à une instruction, n’embrasse pas sa tante, ne veuille pas parler de sa journée, ne reste pas assis sur sa chaise, ait faim en dehors des repas ou envie de faire pipi maintenant alors que nous venons de prendre la route…

Chaque fois que l’on force un enfant, car nous ne voulons pas faire l’effort d’obtenir sa collaboration par une compréhension des besoins ou des peurs sous-jacents à ses refus, ^par une discussion sans mensonge de notre part, l’enfant perd un peu plus de lui-même. L’enfant n’est pas dupe. Il a ses propres sensations et sait quand on lui ment, quand on veut le forcer sans raison car l’adulte veut avoir le dessus. Quand une situation trouble ne lui convient pas (je n’aime pas embrasser mon oncle, il est bizarre…), l’enfant ressent dans son corps l’incohérence, la coercition, le jugement des adultes, même quand elle ne sait pas l’expliquer.

Ne pas respecter les limites de l’enfant, c’est le briser petit à petit. Oh, il sera plus docile (peut-être), mais il ne saura plus qui il est; ce qui est bon pour lui, ce qui est contraire à ses sentiments.Il-elle aura de la difficulté à s’affirmer, à combler ses besoins, à s’autonomiser réellement, à suivre son chemin singulier. Elle sera plus conforme, sûrement, mais aura perdu de sa créativité, de son unicité. Il semblera respecter les règles mais à quel prix intérieur? Ils risqueront de simplement reproduire les comportements que l’on attend d’eux et d’elles avec une âme meurtrie…

Nos limites sont comme les pierres qui entourent le rond de feu: elles permettent de contenir les flammes mais aussi de les élever vers l’esprit. Ainsi nous trouvons ou retrouvons notre dignité, notre verticalité, notre grandeur.

Voyez comment vous répondez aux questions suivantes, prenez le temps de réfléchir. Peut-être que vous ne connaissez pas (bien) vos limites et donc qu’elles n’ont probablement pas été respectées quand vous étiez enfant…et qu’aujourd’hui encore vos limites peuvent être envahies, vos frontières non-respectées, votre être plus facilement blessé.es.

Savez-vous quand vous avez faim? Soif?
Répondez-vous rapidement au besoin d’uriner?
Respectez-vous vos limites corporelles? Émotionnelles? Mentales? Spirituelles?
Êtes-vous capable de refuser quelque chose (une invitation par exemple, ou une trop grosse charge de travail) sans vous sentir obligé(e) de justifier votre refus?
Vous sentez-vous facilement coupable?
Avez-vous peur du jugement des autres?
Craignez-vous la différence?
Êtes-vous capable de demander de l’aide quand vous en avez besoin ?
Savez-vous quand il faut demander de l’aide?
Êtes-vous capable de repousser les avances de quelqu’un qui ne vous plaît pas?
Savez-vous reconnaître l’envahissement? La manipulation? La coercition?
Êtes-vous capable de savoir qui vous plaît ? (et non pas vous préoccuper de à qui vous plaisez…)
Savez-vous quand c’est le temps pour vous de vous reposer ?
Connaissez-vous vos forces?
Reconnaissez-vous vos failles?
Y-a-t-ils des espaces créatifs dans vos vies?
Savez-vous ce que vous aimez?
Savez-vous garder un secret?
Êtes-vous capable de prendre soin de votre jardin secret?
Vous sentez-vous au contraire, obligé(e) de tout dire?
Ressentez-vous souvent de la confusion? de l’incertitude? de la difficulté à oser vous mettre en action?

et il y en aurait bien d’autres…

Crédit photo: Carole Poirier

Pleine Lune, décembre 2022

Nous voici entré dans notre 6ième lune, aujourd’hui le 7 décembre 2022. Cette lune s’appelle: Je Suis Capable d’apprendre et d’agir…vous pouvez la lire : ici

Bonne lecture!

La sixième lune: Je suis capable d’apprendre et d’agir

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Notre 6ième lune arrive le 7 décembre 2022.

C’est la lune de « je suis capable d’apprendre et d’agir ».

Nous sommes construit avec un cerveau capable d’apprendre de nouvelles notions.Nous pouvons apprendre des concepts même sans les appliquer dans le quotidien. C’est notre capacité d’apprentissage intellectuel, virtuel et imaginaire qui nous différencie le plus de nos frères et soeurs animaux.
Nous savons déjà faire beaucoup vers l’âge de 6-7ans. C’est l’âge de raison. Dans les sociétés anciennes, c’était l’âge où l’enfant garçon sortait du giron maternelle et rentrait dans le monde des chasseurs pour commencer cet apprentissage. C’était un premier passage entre la sécurité du nid maternelle et l’entrée dans le vaste monde.
Dans nos sociétés occidentales, c’est devenu le moment de rentrer à l’école. (passage qui, de nos jours, se fait de plus en plus tôt, nous privant d’apprentissages essentiels au profit d’un sur-développement de l’intellect).
Cette entrée à l’école est notre premier passage moderne. D’ailleurs, il est curieux de constater que l’on appelle cela la « rentrée » des classes…Ainsi, cela nous indique bien que malgré une apparence de première fois, c’est en fait une rentrée donc une deuxième entrée.
Car ce passage vers l’école se vivra pour l’enfant comme sa naissance. Sortir du ventre maternel pour découvrir le vaste monde=sortir du giron maternelle pour découvrir un monde plus vaste.
Si sa venue au monde s’est bien passée, l’entrée à l’école sera comme une découverte. Dans le cas contraire, cette rentrée sera une épreuve. Sans m’étendre sur le sujet, vous pouvez considérer tous vos passages comme une répétition de ce premier passage qu’est la naissance. Le fait d’en prendre conscience et de le libérer par un travail personnel rendra vos futurs passages plus aisés.
Le plus important serait d’entrer et de sortir de l’école convaincus que nous pouvons apprendre, nous savons comment apprendre, nous avons confiance en notre capacité d’apprentissage.
Que nous puissions aborder l’apprentissage comme un travail , certes, et aussi comme une croissance naturelle.
L’école parfois nous a aidé, parfois nous a nuit. En nous cantonnant à une certaine forme d’apprentissage et à un certain agenda parfois bien éloigné de nos besoins ou de notre curiosité naturelle, l’école a pu endommager notre propension naturelle à apprendre, comprendre , intégrer.
La vie sociale scolaire a pu être enrichissante, nous permettant des amitiés durables, des contacts intéressants, des modèles différents de ceux de nos parents, ce qui nous ouvre à la diversité. Le contact avec d’autres façons de faire, d’autres cultures, d’autres langues, peut nous montrer que nous ne sommes pas si différents les uns des autres.
Pour plusieurs, par contre, la vie sociale scolaire a été l’apprentissage de la comparaison,de la compétition,de l’exclusion, de la honte…

Comment s’est vécu votre scolarisation? Dans quoi avez-vous été soutenu(e)?Qu’avez vous appris? Qu’avez-vous acquis?
Comment cela vous a-t-il formé ? Informé? Déformé? Conformé?

Aujourd’hui, êtes vous à l’aise dans vos nouveaux apprentissage? Avez-vous du plaisir à découvrir de nouvelles choses? À essayer d’autres façons de faire?
Êtes-vous capable d’apprendre, comprendre et faire du sens avec ce qui vous entoure?
Avez-vous gardé votre curiosité d’enfant ? Une soif de nouvelles connaissances? Une joie de nouvelles découvertes?

Car seulement de notre compréhension du monde pourra jaillir notre capacité d’action juste. Agir plutôt que réagir, pro-action plutôt que réaction, parfois non-agir délibérément, consciemment.
Remettez vos modèles en question.
Essayez d’autres façons de faire.
Chercher d’autres résultats.
Quand quelque chose ne fonctionne pas dans votre vie, faites autrement. Ne restez pas accroché à des moyens qui ne donnent pas les résultats souhaités.
Ouvrez vos connaissances, combattez votre ignorance, cherchez plus loin. Vos actions se rapprocheront donc au plus près ce qui sera juste, bon, efficace.
Pensez aux générations futures. Une action juste n’a pas de conséquences néfastes même dans un lointain futur…
Apprenez à regarder le fruit de votre action et de l’action des autres. Comment est ce fruit? Est-il beau? Est-il nourrissant? Quel genre d’avenir a-t-il?
Car une action ne peut être jugée que par ce qu’elle engendre. C’est pourquoi il est parfois difficile d’anticiper les conséquences qu’auront certaines actions avant d’avoir agit.
Il faut sortir de l’idée du bien et du mal, si cher à notre éducation, et projeter nos actions dans le futur.
Certaines sont évidentes: polluer la rivière qui nous abreuve c’est tuer l’avenir.
D’autres actions peuvent sembler « mauvaises » et pourtant engendrer du bon: le couteau qui perce les chairs devient bon si c’est pour enlever une masse malade…
D’autres encore ont l’air « bonnes » et se révèlent néfastes: le quinoa « équitable » a tellement fait grimper le prix en Bolivie que la population dont c’était l’aliment de base (très nourrissant) a dû se rabattre sur du riz importé (de moindre qualité) car elle ne peut plus se permettre d’acheter ce quinoa qu’elle produit pour l’exportation…

L’observation et le suivi de nos gestes, de nos actes, nous permettra de nous ajuster. Nous serons alors véritablement capable d’apprendre et d’agir. Notre Terre s’en portera beaucoup mieux!

Crédit photo: Carole Poirier, lune du mois d’août 2016

Pleine lune de novembre

Bonsoir à toutes et à tous! Dans ce frisquet jour de novembre, nous entrons dans notre 5ième lune: Je Fais Partie d’un Monde. Qu’est-ce que le « Monde »? Comment s’est-il construit en nous? Comment va-t-il? Que pouvons-nous y faire? Sous l’influence d’une éclipse, ce moment où le Grand-Père Soleil et la Grand-mère Lune se rencontrent au lieu de se pourchasser, nous sommes invité.es à observer ce monde et même à le réinventer.

Vous pouvez lire l’article : ici

La cinquième lune: Je fais partie d’un monde

Mardi 8 novembre 2022, avec une éclipse , nous entrons dans notre 5ième lune, « Je Fais Partie d’un Monde »

5 ans. Nous nous ouvrons au monde et nous devenons des êtres sociaux. Nous sortons tranquillement du giron maternel, nous agrandissons notre territoire au-delà de la famille et nous sommes prêt(e)s à apprendre les règles qui régissent notre société. Cela peut nous sembler tard, nous qui mettons nos enfants en garderie bien avant qu’ils/elles aient 5 ans!

Pourtant, nos enfants ont besoin d’une assise personnelle et familiale avant d’être confrontés aux « différences ». La stabilité acquise à la maison, auprès des frères et soeurs, de la famille nucléaire et élargie, permet à l’enfant de se sentir solide et confiant(e). Bien que dès 4 ans il/elle puisse apprendre et respecter-en partie du moins- des « règles », de conduite, de jeux, de relations, ce n’est que vers 5 ans que sa maturité émotionnelle lui permet d’apprendre à gérer des conflits, des disputes, des règles nouvelles dans un environnement nouveau. Vers cet âge, l’enfant sort de la petite enfance, et découvre « Le Monde », cette construction humaine et sociale pas toujours en phase avec la Nature ou ses Lois. Les enfants ont tout de même besoin de comprendre comment le naviguer, le comprendre, s’y adapter et aussi , avec le temps, en voir les failles.

Parce qu’elle a pu construire son identité , l’enfant est maintenant prête à laisser la place à l’autre. Elle peut écouter et apprendre de ses pairs; elle peut partager qui elle est; elle peut communiquer ses désirs et faire la différence entre un désir et un besoin.
Parce qu’il a pu recevoir un miroir adéquat, l’enfant est maintenant capable d’une certaine réflexion; il peut comprendre que l »autre » est comme lui-même; l’autre sent et ressent; l’autre lui est semblable et l’enfant peut donc commencer à se mettre à la place d’un autre. Ce sera essentiel au développement de son empathie.
La curiosité des enfants de cet âge est immense et le monde est à découvrir!

Le pouvoir des adultes de son entourage est encore grand et son entrée dans le monde se fait rarement sans heurt. Car maintenant que l’enfant a plus conscience de l’autre il/elle devient plus conscient(e) de soi et de l’image qu’il/elle projette.
C’est le moment où nous sommes comparés aux autres et, malheureusement, c’est rarement juste ou bienveillant. Si nous n’avons pas appris tout à fait les mêmes choses que nos camarades nous pouvons entrer en contact avec une nouvelle émotion: la honte. Ce sera notre première confrontation avec les différences. Différences culturelles, cultuelles, éducationnelles, sociales.
Nous voulons nous sentir accepté(e)s dans cette société qui sera le tissu de notre vie future. Nous avons besoin de sentir que nous y avons notre place. Comme le lionceau qui fait le tour de sa troupe, le jeune singe qui va rencontrer les autres mâles et femelles du groupe, le poussin qui s’éloigne de sa mère pour explorer le monde; nous sommes désireux.ses d’être accepté.es et craintif.ves du rejet. La tribu c’est notre survie et, de tout temps, le rejet et l’exil étaient la pire punition que l’on pouvait infliger à un être.
Être humilié(e), tourné(e) en ridicule, pointé(e) du doigt est une blessure profonde à cet âge. Blessure que nous transporterons dans nos relations sociales ensuite sous formes de problèmes relationnels, de difficulté en entrer en contact, à se faire des ami(e)s, à les garder; à suivre des règles de conduite; à s’intégrer dans un groupe de travail par exemple.

C’est vers cet âge que nous apprenons à mentir et que nous commençons à comprendre que nous pouvons dissimuler des choses à nos parents; qu’il est possible que nos parents ne soient pas des Dieux tout-puissants et omniscients. Ils ne savent pas ce qui s’est passé à l’extérieur de la maison si nous ne le racontons pas. Ils peuvent parfois deviner qu’il s’est passé quelque chose mais pas toujours.
Ainsi l’enfant peut garder par devers lui/elle, ses pensées et ses actes. L’enfant commencera alors ses premières armes de « manipulation »: le charme, la bouderie, le rejet, la colère, la dissimulation ou le mensonge pour obtenir ce qu’il/elle veux.(Il ne faudrait pas que cela fonctionne trop bien…car ces méthodes pourraient s’installer profondément…).

L’enfant apprend aussi qu’on peut ne pas le croire quand il raconte quelque chose, ce qui est aussi un choc. Il ne comprend pas qu’on puisse ne pas croire ce qu’il/elle sait être vrai. Cela va affecter sa façon de faire et de se faire confiance. Si je peux mentir, si je peux être cru.e quand je ment, ou ne pas être cru.e quand je dis la vérité; si l’autre peut mentir sans que je le sache… Que Croire? Qui Croire? En quoi, en qui, puis-je continuer à faire confiance?
Il est désastreux pour l’enfant de cet âge que les adultes lui mentent. Les adultes devraient « nommer la réalité » plutôt que de mentir. Par exemple, il vaut mieux dire à l’enfant « je pleure car il m’arrive à moi-aussi d’avoir de la peine, mais ne t’inquiètes pas » ou « oui, tu entends que ton papa et moi sommes fâchés/avons des difficultés/parlons fort mais c’est une conversation entre adulte et nous trouverons une solution » ou « oui, je vis des inquiétudes mais ce sont des inquiétude de grandes personnes et tu n’as pas en t’en préoccuper » ou « je ne veux pas répondre à cette question maintenant car je considère que tu es un peu jeune encore pour la réponse/ou bien, c’est intime, personnelle ou pour les grands ». Car lui mentir ou dire des bêtises sous prétexte que c’est un enfant le rendra confus et méfiant et il vivra un choc plus grand d’apprendre la vérité plus tard que d’avoir une vérité à sa hauteur d’enfant.

Je me souviens d’un client qui me racontais que, quand son fils lui a demandé ce qu’il buvait ce matin là, il lui a répondu: « quelque chose dégueu. Il buvait du café et ne voulais pas avoir à dire à son fils que lui ne pourrait pas en boire; il a préféré un raccourcit. Je lui ai demandé s’il avait pensé à l’impact que cela pouvait avoir sur son fils et comment son image de père s’en trouverait affecté. Mon père boit des choses « dégueu »? Pourquoi? Est-ce que je vais avoir à boire des choses « dégueu » moi aussi quand je serai grand? Est-ce que tous les adultes boivent des choses « dégueu »?
Il eut été plus simple et plus juste de répondre « ça s’appelle du café et c’est une boisson pour les adultes; quand tu seras plus grand je t’y ferai goûter ».

Même sur ce qui concerne nos croyances nous pouvons permettre à nos enfants de se faire une opinion. Nous pouvons dire, j’ai la croyance qu’après la mort une partie de nous va au paradis/se réincarne/retourne dans la nature etc…Dans d’autres familles/cultures/religions il y a d’autres croyances.

C’est une lune importante que cette 5ième; lune des relations; lune de la socialisation; lune de l’appartenance au groupe…
Un beau terrain de jeu pour ce mois-ci! Surtout quand on regarde ce qui arrive à notre société en ce moment même. Le tissu social, déjà fragile, a été très malmené ces trois dernières années. Le stress individuel augmente et le civisme est mis à dure épreuve. Nous ressemblons à ces sociétés en déclin. Il semblerait que le capitalisme ait fait son temps. Notre « monde » est en transition. Par quoi le remplacerons-nous? Car il nous appartient de faire en sorte que le Monde que nous habitons soit le reflet du meilleur de notre humanité.

Crédit Photo: Carole Poirier

4ième lune: Je Suis Quelqu’un.e

je suis quelqu'un juin 2016

je suis quelqu’un
juin 2016

Samedi le 8 octobre 2022, nous entrons dans notre 4ième Lune: Je Suis Quelqu’un.

L’enfant a quatre ans. Le langage est bien installé, ainsi que plein d’aptitudes physiques par rapport à l’environnement.L’enfant sent qu’elle a une prise sur le monde qui l’entoure, qu’elle comprend ce qui se passe autour d’elle. Son « moi » est plus construit, elle peut faire la différence entre un désir et un besoin et à appris une certaine gestion de ses frustrations. Elle n’a plus besoin de faire une crise et de se jeter à terre pour obtenir ce qu’elle veut et, pour peu que ses parents aient été constant et d’une tendre fermeté, elle sait demander et peut tolérer des refus (même si ce n’est pas facile).
L’enfant devient quelqu’un. Il a des idées, des questions et tout un imaginaire qui se dessine. Il commence à se situer par rapport aux autres et veut rentrer dans la conversation. Il ne joue plus en parallèle et est capable d’apprendre les règles d’un jeu, d’attendre son tour dans la file qui descend le toboggan, de négocier des jouets. Les autres l’intéressent de plus en plus. Il apprend qu’il est digne de confiance et il tient à sa parole; l’enfant que l’on accuse de mentir ou à qui l’on ment à cet âge peut se sentir choqué.
Maintenant qu’il peut s’exprimer enfin, sa parole revêt une importance particulière. Comme les adultes sont encore des « dieux » à ses yeux, il est important que ces « dieux » là lui offrent une image cohérente du monde, réponde à ses questions de leur mieux (il y a beaucoup de « pourquoi » à cet âge), et surtout qu’ils considèrent l’enfant comme une personne, ayant des idées, des sentiments, des opinions.

Vers quatre ans, va s’installer un nouveau comportement: l’omnipotence infantile.
L’enfant est beaucoup plus capable physiquement qu’elle ne l’était et même temps elle prend conscience qu’elle ne peut pas faire ou accomplir tout ce qu’elle est capable d’imaginer.
Quelques sauts en bas de l’escalier lui font comprendre qu’elle ne peut pas voler, même si dans son imaginaire cela semble possible. L’enfant teste le monde réel, concret et matériel et ses limites.
L’enfant se retrouve ainsi tiraillé entre son imaginaire et les contraintes qui apparaissent dans la réalité; entre ses désirs et ses capacités; entre la grandeur du monde et ses petites jambes.

Alors l’enfant va se faire croire qu’elle peut tout: elle fait venir la pluie, elle repousse les nuages, elle fait changer les couleurs des feux de circulation. Tout, absolument tout, ce qui se passe est de son propre fait, croit-elle. Elle prend tout très personnellement; tout a rapport avec elle. Si quelque chose qu’elle voulait rate, c’est qu’au fond elle ne le voulait pas vraiment.Si un malheur survient elle y est sûrement pour quelque chose.

C’est un moment fragile pour l’enfant qui, non seulement croit que tout est possible, mais surtout qu’il peut tout faire. Quand des difficultés majeures arrivent à cet âge, l’enfant s’en sent responsable (décès de quelqu’un, séparation des parents, mort du petit chat, etc.). Plus dur encore, comme il a l’impression que c’est lui l’architecte du monde (puisqu’il croit avoir tous les pouvoirs), il va aussi prendre le sentiment de culpabilité de tous les échecs qu’il perçoit.

Si aujourd’hui dans votre vie, vous avez la « culpabiliza » (maladie qui consiste à se sentir coupable facilement et même pour des choses dont vous savez rationnellement qu’elles sont hors de votre contrôle); si vous croyez que tout est possible mais que si vous échouez c’est de votre seul fait (formule idéale des gourous du « demander et vous recevrez » et si vous ne recevez pas c’est que vous ‘bloquez’ le recevoir); si vous employez beaucoup de je devrais et j’aurais dû: alors il y a quelque chose à guérir pour vous dans cette lune afin de retrouver votre humanité (oui, oui, cela inclus des défauts,des failles, des moments d’impuissance et des choses que vous ne comprendrez peut-être jamais) et lâcher votre pseudo-contrôle (vous n’êtes pas DIEU!).

SI vous êtes perfectionniste dans votre vie, il est temps de laisser tomber cette auto-violence qui vient toujours avec le perfectionnisme.

Vous trouverez, sur ce chemin, une humilité reposante; une appréciation saine de vos capacités et de vos limites (et de celles des autres); une conscience tranquille de votre finalité humaine;une capacité réelle de lâcher-prise; et, paradoxalement peut-être, une meilleure maîtrise de vous-même et de votre vie.
Quand vous réalisez que la vie ne fonctionne pas selon la dichotomie « faute » ou « mérite », vous vous libérez du poids de la performance et de la culpabilité. Dans notre monde qui veut nous faire croire que « quand on veut , on peut », reconnaître que notre vrai pouvoir n’est pas omnipotent, que nous ne pourrons pas obtenir tout ce que nous voulons, que parfois des malheurs arrivent à des personnes qui ne le « méritent » pas, alors nous sommes sur la bonne voie pour apprécier ce que la vie peut nous donner. Pour paraphraser Épictète, nous apprenons à aimer ce qui est à notre portée. Cela nous permet alors de consentir à notre vie plutôt que de passer du temps à en vouloir une autre.
Ou: « quand on peut, on peut ».

En dehors du regard des autres, en dehors du jugement interne ou externe, vous êtes quelqu’un.e et jamais quelconque.

Crédit Photo: Carole Poirier

Pleine Lune, Septembre 2022

Nous voici entré dans notre troisième lune: Je-Suis-Moi! Avoir une personnalité construite, solide en ayant conscience de notre valeur tout en ayant un ego à sa juste place, voici le défi de ce mois-ci. Quels sont les miroirs qui nous sont tendus? Quel image nous renvoie-t-on de nous-mêmes? Quels jugements portons-nous sur les autres? Quels genre d’adulte sommes-nous? Et même, sommes-nous adulte?

Cela dépend de comment nous nous sommes construites. Comment nous avons bâti notre caractère, quelles sont nos valeurs et sur quoi repose notre intégrité. Nous ne pouvons plus rester des enfants égoïstes qui ne pensent qu’à la satisfaction de leurs désirs momentanés. Car aussitôt qu’un désir est satisfait, un autre apparaît pour le remplacer, dans une ronde sans fin qui nous épuise. Trouver la juste place de notre ego est plus un chemin qu’une destination…

Vous pouvez lire la lune de Je-Suis-Moi: ici

La troisième lune: Je suis Moi.

IMG_0197Samedi le 10 septembre 2022, nous entrons dans notre 3ième lune : Je suis Moi.

L’enfant a grandi, elle explore son environnement. Elle marche, cours, saute, grimpe, parle…
L’enfant a des désirs, plus seulement des besoins, il commence à se définir non pas seulement en terme d’opposition (je suis séparé de toi) mais en terme de JE.
L’égo, la personnalité, le caractère, se construisent. L’enfant a besoin d’être vu(e), regardé(e) et entendu(e). Il cherche l’image de lui-même dans le miroir-reflet qu’il reçoit des autres. Il-elle est donc très fragile, très sensible à l’approbation de son entourage. C’est « maman, papa, regardez-moi! ». Les regards désapprobateurs, les commentaires dévalorisants,les situations injustes, les mensonges qu’on lui fait, ainsi que les abus et violences sous toutes leurs formes vont avoir un effet désastreux sur cet être en pleine construction.
À l’inverse, un miroir grossissant qui l’exalte, le met au-dessus des autres (tu es le meilleur!la plus gentille!la plus intelligente!…) et ne correspond pas à une réalité relativement juste laissera aussi ses traces en lui conférant une image démesurée de lui-même.
Les miroirs déformants (les pires) seront des miroirs où l’enfant ne sais jamais à quoi s’attendre: il est bon aujourd’hui, mauvais demain. Il se retrouve dans des doubles contraintes, c’est-à-dire des situations ou il n’y a pas d’issue, où, quoiqu’il fasse il est dans l’erreur; dans des situations incongrues où on le laisse faire quelque chose et il est puni ensuite de l’avoir fait . L’enfant ainsi miroité reçoit constamment des messages contradictoires aux conséquences néfastes. Il ne sait plus s’il est aimé ou pas, s’il est bon ou pas, et même ce qui est bon un jour peut devenir mauvais le lendemain sans qu’il puisse comprendre ce qui a changé. Il n’y a d’ailleurs rien à comprendre puisque les miroirs déformants sont incohérents.

L’enfant de cet âge a un sens aigu de sa parole. Sa parole donné est un contrat. Il s’attend à ce que les adultes fassent ce qu’ils disent et surtout, tiennent leurs promesses. La trahison de la parole donnée le blesse et il vaudrait mieux ne promettre que ce que nous sommes raisonnablement sûrs d’accomplir.

C’est aussi un enfant curieux qui va poser mille « pourquoi » par jour, au point de peut-être en exaspérer ses parents.
Pourtant, c’est un moment fertile, un moment d’expansion et d’ouverture à la découverte. Dans le meilleur des mondes il-elle trouverait des réponses relativement simple (adapté à son âge) même aux questions difficiles: pourquoi le chat est mort? Comment le bébé est rentré dans ton ventre? Où j’étais avant d’être dans ton ventre?…
Il y aurait le souci de l’aider à construire son monde en lui répondant patiemment, honnêtement (je ne sais pas où tu étais avant d’être dans mon ventre, j’ai la croyance que…), en comprenant que pour l’enfant de cet âge, l’adulte est un Dieu tout-puissant et omniscient. Il est bon alors de montrer que nous ne pouvons pas tout, que parfois nous ne savons pas, que pour certaines choses il n’y a peut-être pas de réponse. En acceptant de se montrer avec ses failles, l’adulte permet ainsi à l’enfant de ne pas être parfait lui non plus.
L’adulte se doit aussi de nommer les choses qui entoure l’enfant. Et plus les adultes alentour seront patients et répondants plus l’enfant se développera. Ainsi, un parent capable de nommer les émotions que l’enfant ressens (Oh, je t’ai fait peur en entrant brusquement dans ta chambre-devant les yeux écarquillés de l’enfant-, ou bien tu pleures parce que tu as mal parce que tu es tombée; oui, je vois bien que tu es en colère que je te refuse ce bonbon), permet à cet enfant de développer son vocabulaire émotionnel. Et l’enfant évoluera dans un monde qui fait sens pour lui ou elle. Elle pourra développer des chaînes logiques d’actions, de pensées, d’émotions, de compréhension du monde qui l’entoure et des relations entre les choses et les gens.
Son moi construit,non-construit ou mal construit sera le sol sous ses pieds pour sa croissance futur.

Savez-vous différencier vos désirs de vos besoins?
Êtes-vous capable de vous auto-réguler?
Êtes-vous capable de maîtrise de vous-même? (à ne pas confondre avec le contrôle…)
Savez-vous qui vous êtes?
Vous connaissez-vous bien?
Avez-vous de l’amour pour vous-même?
Êtes vous conscient(e) de votre juste valeur? Sans orgueil mal placé, ni fausse modestie?
Osez-vous vous montrer tel(le) que vous êtes?
Êtes-vous patient(e) avec vos apprentissages? Ceux des autres?
Êtes vous assez solide intérieurement pour reconnaître vos erreurs et vos fautes?
Savez-vous vous protéger et sortir de situations malsaines?

Si la réponse est non, c’est la troisième lune dont vous aurez à prendre soin en vous afin de bâtir une personnalité suffisamment forte pour osez prendre des risques et suffisamment aimante pour honorer votre valeur.

Crédit photo: Carole Poirier

Pleine Lune Août 2022

Bonjour à toutes et à tous! Nous entrons aujourd’hui dans notre pleine lune, la deuxième de ce cycle: Je Suis Séparée de Toi. Lire l’article complet : ici

Deuxième lune: Je suis séparé(e) de toi

IMG_1161Le 11 août 2022 nous entrons dans notre deuxième lune: je suis séparé(e) de toi.

Après l’étape fusionnelle du début de la vie, l’enfant commence ses premiers pas vers l’autonomie. Il ou elle prend conscience que sa mère et lui sont deux personnes différentes. Il mesure cet abîme et veux commencer à explorer le monde. Elle va s’éloigner de sa mère et revenir, jouant proche et puis plus loin pour apprivoiser cet espace et vérifier que sa mère est toujours là, malgré la distance.
Certaines mères vivent bien le désir d’exploration de leur petit, d’autres voudraient le ramener dans la fusion. Certaines vont avoir peur de tout et retenir sans cesse l’enfant qui tente de faire du sens avec le monde qui l’entoure. D’autres encore, fragiles dans leur ego, risquent de rejeter cet enfant qui tente de prendre une forme d’autonomie en disant « non » « faire tout seul »…
C’est aussi le début de la communication. L’enfant doit maintenant exprimer ses désirs, pleurer ne suffit plus à lui apporter ce qu’elle désire. Parfois la frustration de ne pas être comprise quand elle désigne un objet la pousse à dire le mot qui le représente.

Maintenant adulte, cette lune nous donne l’occasion de travailler cette étape très importante de la séparation. Nous venons de vivre la fusion, le paradis terrestre où nous n’avions besoin de rien. Nous sommes venus au monde et cette fusion s’est prolongée un moment (dans le meilleur des cas, bien sûr). Maintenant les bras de maman sont « trop petits » comme l’était son ventre il n’y a pas si longtemps. Le monde nous attend! Et quel monde! Mystérieux, grandiose et magnifique; étrange et dangereux; fascinant et merveilleux. Qu’il est immense! Notre curiosité naturelle nous pousse maintenant à chercher à comprendre; nos jeux serviront l’apprivoisement de cette vie, de cette nature et de ces lois: les choses lâchées tombent, apprendre à marcher c’est apprendre à ne pas tomber, tomber fait mal mais on fini par se relever; il y a des choses qui se mangent, d’autres non; des animaux de compagnie mais aussi des bêtes qui piquent ou qui mordent; des couleurs, des goûts, des sons, des sensations. Explosions sensorielles, brouhahas et tourbillons d’apprentissage multiple. Wow, quel terrain de jeu!

Comment s’est vécu cette période pour vous?

Pour le savoir, observez ce qui se passe dans vos relations. Nous abordons nos relations de la même façon, en commençant par la fusion, le « nous » et le confort de trouver un(e) partenaire qui nous ressemble. Nous sommes pareils…et puis…ça change. Les petits travers que je trouvais mignons au début m’énervent. Il ne semble plus me comprendre…Elle a changé…je ne l’aime plus comme avant…il n’a plus de sentiments amoureux…il ne me devine plus…blablabla.

La « séparation » nous fait prendre conscience de nos différences là où la fusion nous ramenait à nos semblances.
Comment est-ce que nous vivons cette distance ? Sommes-nous capable d’apprécier nos différences? Ou bien est-ce que cela nous heurte, nous inquiète, nous dérange? Où est passée notre curiosité naturelle? Nos désirs d’apprendre? Notre spontanéité à aller vers l’autre?

Est-ce que j’ai la nostalgie de la fusion? Alors je risque de rompre pour me perdre à nouveau dans une nouvelle fusion…
Suis-je capable de boire du même vin mais pas dans la même coupe comme le disait Khalil Gibran?
C’est l’étape cruciale de définir mon unicité face à celle de l’autre; d’apprendre à communiquer sur un mode plus autonome; de tenter d’accepter l’autre tel qu’il(elle) est sans essayer de le changer
Suis-je capable de demander ce dont j’ai besoin? Suis-je capable de recevoir? De donner? De refuser?
Je dois apprendre à me définir par rapport à l’autre.
Et cela ne devrait pas mettre la relation en danger, si l’autre est aussi capable de se définir par rapport à moi.

Et ayons comme but d’être comme « les piliers qui soutiennent le temple se dressent séparés, Et le chêne ne s’élève pas dans l’ombre du cyprès » Khalil Gibran, Le prophète.

Comme des cyprès. Si près. Pas trop. Sans chaîne.
(Quelle belle langue que le français qui permet ces jeux de mot et nous révèle ainsi des sens profonds!).

Ho!

Crédit photo: Carole Poirier, lune du 4 juillet 2020

La première lune: Je suis Toi

lune et arbre 1le 13 juillet 2022

Nous entrons dans un nouveau cycle de 13 lunes avec la première lune de ce cycle. Ceux et celles qui suivent mon blogue depuis deux ans ou plus, ce sera pour vous une révision. Pour les autres, bienvenue dans le monde fascinant des influences lunaires!

JE SUIS TOI

La première lune nous parle de la Fusion de laquelle nous venons. Au début, nous sommes Un, unité, indivisé(e).
Nous sommes cré(e)es dans la matrice maternelle, et il n’y a pas de différence, pour nous, entre notre mère et nous.
Ce que ma mère vit, je le vis aussi. Ce qu’elle ressent, je le ressent.

Il n’y a pas différence entre le monde qui m’entoure, mon univers, l’utérus et moi-même.

Si ma mère vit des stress, je les vis comme un tourbillon passager et je ne m’interroge nullement. C’est la vie.
Même si ces stress laisseront une trace en moi, même s’ils sont une information importante pour mon développement futur, pendant que je suis dans le ventre de ma mère, ils ne sont que des tempêtes qui passent.

Je n’ai pas faim. Je n’ai pas froid. Je vis selon un rythme interne sans conflit.
C’est l’Éden, jardin mystérieux et mythique où mes besoins sont comblés avant même que je ne ressente le manque. Je ne respire pas avec mes poumons. Je ne fournis aucun effort, je flotte en tout confort et en toute sécurité.
Je porte en moi cette fusion, comme un rêve dont je tente de me souvenir.
C’est ce jardin que toute notre vie nous aspirerons à retrouver.

Les débuts de toutes nos relations seront à l’image de cette fusion: intense, immense, avec ce désir de se fondre dans l’autre, d’être totalement connu(e), d’être deviné(e) sans avoir à parler, de voir notre égo se dissoudre et de retrouver, du moins momentanément, l’extase, la connexion, libre de toute inquiétude, de tous questionnements, de toutes sensations de distance, de différence, de séparation.
C’est pourquoi les lunes de miel relationnelles sont si prenantes et que tant d’entre nous veulent les maintenir quitte à changer de partenaire, d’ami(e) ou de travail pour revivre à nouveau cette Fusion ultime.

Ce désir profond d’être sans avoir à être.

Cet appel vers notre étoile et la sensation de « rentrer chez soi ».

Refaire enfin Un, Uni(e), avec l’uni-vers.

Qu’il nous semble beau cet Éden! Comme cette éviction est douloureuse!
Pourtant, si ce jardin nous est aujourd’hui fermé c’est qu’il y a tant de choses à apprendre. Nous devons goûter à l’Arbre de Vie et à l’Arbre de la Connaissance.
Et c’est seulement avec notre conscience, présente et développée, mature et méritée, aimante et guérie que ce jardin nous sera rouvert et que nous goûterons à nouveau ses Fruits.
Nous portons cet éden en nous; c’est à nous de retrouver le chemin qui nous y mènera et nous pourrons ainsi refaire de la terre un Jardin.
Un jardin à l’image de ce premier jardin, et non comme le miroir de nos tourments présents.
Cultivez la bonne terre en vous; sentez ce qui vous unit à Toute la Création; ressentez la parenté, la filiation avec Toutes Vos Relations (frères et soeurs humains, animaux, végétaux,  forces naturelles, mondes invisibles); partagez de bons fruits; compostez sans relâche vos blessures et difficultés.
Et, un matin, vous trouverez ce même jardin au-dehors.

crédit photo: Carole Poirier

Celle-Qui-Devient-Une-Vision

Mardi le 14  juin 2022,

Nous voici rentré dans la très belle lune de celle-qui-devient-une-vision.

Durant cette lune vous êtes invité(e)s à ouvrir votre espace sacré pour recevoir une vision. Une vision est une grâce qui descend sur nous, nous emplit, nous guide vers notre avenir. Elle nous pousse à agir là où nous serions paresseux/se, indolent(e) ou indifférent(e). Quand la vision nous prend, nous ne pouvons y échapper. Cela, tous les prophètes le savent…

Mais la vision elle-même dépend de la qualité de notre récepteur (nous). La vision sera coloré par la clarté (ou non) de notre propre réception. C’est pourquoi une vision reste personnelle et aussi pourquoi nous devons travailler à nettoyer notre propre intérieur.

La vision du paranoïaque est une vision pour lui, mais tellement déformée qu’elle n’apporte pas du bonheur dans sa vie ni dans dans celle de son entourage!
La vision du désespéré sera peut-être sans issue…
Celle de l’amoureux sera peut-être totalement différente.

Ainsi, dans les traditions autochtones, il existe la Quête de Vision. C’est un rituel important qui marque le passage à l’âge adulte mais qui peut être faite par quiconque sent le besoin d’être guidé.e. Cela s’appelle aussi pleurer pour une vision ou implorer une vision. Car la vision est une grâce, pas un droit. Et même en faisant tout ce qu’il faut (jeûne, purification, prière) rien ne garantit que la vision va se manifester pour vous.

Pendant cette lune, prenez du temps chaque jour pour faire silence et appeler vers vous cette vision. Remercier pour la vision qui viendra, soyez humble dans vos attentes et dans vos demandes. Retrouvez en vous la simplicité, le dépouillement, la sincérité, la transparence.
Ne vous mentez plus, ne vous cachez plus, mettez votre égo en veilleuse.

Devenir sa vision c’est s’investir totalement, entièrement à notre destin. C’est faire corps avec notre lumière intérieure. Comme l’Hermite du tarot, c’est tenir notre propre lanterne et éclairer notre propre chemin. C’est ne plus avoir besoin de suivre la vision d’un(e) autre, la vision des autres. C’est prendre responsabilité de notre propre vie et en même temps se laisser guider par notre étoile. Chacun(e) de nous est une étoile dont la lumière est enfouie sous une « tunique de peau ». Nous sommes de la lumière repliée sur elle-même jusqu’à devenir solide.
Il est temps de nous déployer, de nous déplier et de nous dresser tel un phare. En devenant une vision, les tempêtes de la vie ne nous égareront plus.

Une vision n’est pas forcément grandiose ou magistrale. Parfois elle est aussi subtile qu’un caillou laissé sur le chemin comme indice; aussi légère qu’une plume tombée d’un nid au pied d’un arbre. CHHHHUT…
Écoutez la tomber.
CHHHHUT…
Douce comme un flocon qui se dépose sur la neige.
Regardez en vous, la voyez-vous ?
Laissez-vous guider,

Ho!

Crédit Photo;

Garry at visionandimagination.com

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